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LA MÉDITATION

Placer la pensée au centre de l'attention.



En journée ou dans nos rêves, à la maison ou au travail, seul.e ou avec les autres, elle est notre plus fidèle compagnon. Produit de l’esprit, la pensée est partout et tout le temps. « Je pense donc je suis » clamait Descartes. Déguisée en mots, en images, en sons, en impressions, en petit critique ou en sage intérieur, l’action de penser est omniprésente. Nécessaire et utile, elle est au centre de la vie en nous permettant de : se représenter, se différencier, réfléchir, se souvenir, évaluer, juger, analyser, classer, clarifier, être déterminé.e, comparer, synthétiser, imaginer, résoudre un problème, se faire une opinion, trouver du sens, créer du sens, mettre en mots ou en image, définir ce qui appartient à sa réalité, etc.


La pensée est par nature impermanente. Elle danse, oscille et frétille. Comme le sont les nuages dans le ciel, elle ne fait que passer. Il arrive cependant qu’une pensée se répète, s’installe et nous égare. Pris.e dans les petites histoires qu’elle nous raconte, ruminations, anticipations, scénarios catastrophes, etc. prennent le dessus et créent un état de tension interne qui bientôt se reflète dans le corps. Il devient alors difficile de percevoir les événements clairement, de prendre du recul ou d’adopter un nouveau point de vue.

Méditer ? Une pratique simple mais pas facile.


Si elle est pratiquée depuis la nuit des temps sous diverses formes et au travers de différents courants, la méditation connait aujourd’hui une diffusion sans précédent. Reconnue pour ses nombreux effets bénéfiques, on a pu démontrer aujourd'hui qu'elle permet :

  • La diminution du stress et de l’anxiété.

  • Le renforcement du système immunitaire.

  • De développer une meilleure capacité d’attention et de concentration.

  • De diminuer l’inconfort et la douleur physique.

  • De connaitre et reconnaitre les mécanismes intérieurs qui nous animent.

  • D'entretenir une relation de bienveillance envers soi-même.

  • Etc.

Confondue ou associée parfois à tort avec une religion, une doctrine ou l’absence de pensée, la méditation est une discipline qui nous invite à développer un autre rapport à nos pensées. Au même titre que les postures ou la respiration, la méditation occupe une place importante au sein des différentes branches du yoga. On la retrouve en effet dans les Sutras de Patañjali, recueils de 195 aphorismes à propos du Yoga. Méditation (Dhyana en Sanskrit) et concentration (Dharana en Sanskrit) y sont décrites comme complémentaires et ouvrant sur le chemin de réalisation de soi en connexion avec tout ce qui nous entoure (Samadhi en sanskrit). 


« L’arrêt des pensées automatiques s’obtient par une pratique intense dans un esprit de lâcher prise » Patañjali, Yoga Sutras, 1.12

Pratiquer la méditation, c’est entrainer son attention à revenir encore et encore dans le ici et maintenant. À la manière d’un cheval sauvage qui s’encourt à travers les plaines, l’esprit a tendance à suivre les histoires qu’il se raconte et à nous emporter dans sa course. En prenant le temps de contempler le flux de pensées qui circule en soi et en focalisant son attention sur un seul élément à la fois, on s’offre le choix, pensée après pensée, de ne pas s’y attacher. On observe sa pensée par la pensée, comme pour mieux comprendre la nature de l'esprit. Pratiquée en dehors de toute attente de résultat, le véritable et seul objectif de la méditation est justement de pratiquer sans objectif : rien à réaliser, rien à atteindre, simplement être présent. Il ne s'agit donc pas d'une activité orientée vers un but ou qui vise à vider son esprit, ni même d'un exercice spirituel. Par la pratique, on ne cherche plus à penser à autre chose ou à ne plus penser. Il n'y a pas de destination prévue à l'avance. C'est le chemin qui compte.


Peu à peu, l’impermanence des pensées se ressent plus évidente et l’espace entre elles s’élargit. L’esprit devient telle une mer tranquille et transparente à travers laquelle on voit limpidement. Peut-être même que les enseignements tirés de la pratique s’insufflent dans la vie quotidienne : plutôt que de chercher à changer à tout prix ce qui est, on devient capable d’accepter et de surmonter avec bienveillance les événements de notre vie.


Si la pratique peut parfois être désagréable tant l’exercice peut se révéler ardu, elle devient avec patience et rigueur un chemin de réalisation de soi qui permet de développer une relation d’écoute envers soi-même et d’avancer plus clairement dans la vie.

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